La situation au sein des services d’urgence, d’hospitalisation et également de réanimation des hôpitaux pédiatriques a atteint un seuil critique dans un contexte extrêmement préoccupant de flambée épidémique de bronchiolite, du COVID-19 et prochainement de grippe. Face à cette situation inédite, la mobilisation de la médecine de ville est plus que jamais nécessaire. Les médecins généralistes et pédiatres sont extrêmement sollicités, n’ont pas toujours le temps d’assurer le suivi de l’évolution clinique des nourrissons atteints de bronchiolite et doivent être soutenus. Les kinésithérapeutes organisés en réseaux de soins sur tout le territoire sont des solutions pour venir en appui des services d’urgences engorgés et de la médecine de ville déjà très sollicitée.
Dispensée par des professionnels de santé compétents, formés, autonomes et en lien avec les équipes médicales, la prise en charge des enfants atteints de bronchiolite par des kinésithérapeutes permet de réduire le recours aux urgences de façon significative. Acteur majeur de santé publique et de prévention, le kinésithérapeute a un rôle central dans la prise en charge de cette pathologie infantile. La reconnaissance des critères d’orientation vers les services d’urgence fait partie de ses multiples compétences qui ont pendant de nombreuses années permis d’apporter une solution de prise en charge pendant les pics épidémiques de bronchiolite.
Le kinésithérapeute assure :
- Le suivi du nourrisson et la réévaluation clinique
- L’éducation et l’observance des bons gestes par l’entourage de l’enfant
- La réassurance des familles
- L’évaluation et l’adaptation de l’environnement de vie de l’enfant.
Le kinésithérapeute est capable et en mesure d’accompagner les enfants dès la naissance pour de nombreuses pathologies dont la bronchiolite.
Pour rappel, la prise en charge de la kinésithérapie respiratoire ne se limite pas aux techniques de désencombrement bronchiques des voies aériennes inférieures mais également à celles des voies aériennes supérieures, le mouchage, démontré comme efficace pour améliorer les symptômes des enfants.
Cette nouvelle crise est la preuve que les professionnels de santé doivent travailler en étroite collaboration afin de maintenir et d’améliorer la qualité des soins et la sécurité des patients.
Pascale Mathieu, présidente du Conseil national de l’ordre des masseur-kinésithérapeutes : « Les difficultés de gestion de l’épidémie de bronchiolite ne sont qu’une conséquence de l’état actuel de notre système de santé. Nous ne le répéterons jamais assez : les 100 000 kinésithérapeutes, compétents, formés, autonomes et organisés en réseaux sur tout le territoire sont prêts à soutenir tous les acteurs engagés dans la prise en charge de cette crise. Le recours aux kinésithérapeutes pourrait être une solution pérenne dans la lutte contre les déserts médicaux et le désengorgement du système hospitalier. »